Aristarchus, Herodotus et la vallée de Schröter - 24 novembre 2004, 20h50 TU, Etréchy (91), France. Nexstar 5i (SCT 127 mm), Barlow Celestron Ultima 2x, tirage du fait de l'utilisation d'un flip-mirror, filtre IR-blocking Baader (KG5), Webcam Vesta Pro capteur N&B, mode RAW. Mise en station équatoriale. Compositage de 300 clichés. Image à taille d'acquisition. Traitement MoonStack, Iris et Photoshop.


Quelques explications...

Situé sur Oceanus Procellarum [1] (l'Océan des Tempêtes), le soulèvement d'Aristarque est un plateau trapézoïdale de 200 km de coté, à la géologie complexe et diversifiée, parsemé de nombreux cratères, dômes et rainures. La partie sud du plateau est environ 2000 m plus élevée que l'altitude moyenne d'Oceanus Procellarum alors que les parties nord et nord-ouest sont au niveau de l'océan. La pente moyenne du soulèvement d'Aristarque est d'environ 1 degré.

A la pointe sud-est du plateau, le cratère Aristarchus [2] (Aristarque), un des cratères les plus jeunes de la Lune (450 millions d'années environ). Son diamètre est de 40 km et il a des parois de 3000 m. Sa grande luminosité, due à la roche pulvérisée lors de l'impact et demeurée extrêmement claire, le rend visible même en lumière cendrée (lorsque la face sélène, peu de temps après la nouvelle Lune, est éclairée par la lumière solaire réfléchie par la Terre). C'est un cratère à traits bien définis et aux parois en terrasses étroites, on distingue une série de bandes sombres sur le rempart intérieur causées par des glissements de terrains. Au fond de l'arène se trouve un minuscule pic central dont l'observation est rendue difficile par la forte luminosité ambiante.

A l'ouest d'Aristarchus, Herodotus [3] (Hérodote) est un cratère de 35 km de diamètre, beaucoup plus ancien qu'Aristarque. Du fait de ses parois peu élevées (1440 m) car fortement érodées et du fond de son arène remplie de lave foncée, il contraste fortement avec son jeune compagnon. Un petit craterlet, Herodotus N, est à cheval sur son enceinte nord,

La vallée de Schröter [4] est une rainure sinueuse longue de 160 km prenant naissance à 25 km environ au Nord d'Hérodote. On lui donne souvent le nom de "tête de cobra" du fait de la forme que dessine sa courbe initiale. Sa largeur varie de 6 km à sa naissance à 10 km puis 500 m environ vers son extrémité, sa profondeur moyenne est de 1000 m, moins importante dans sa partie terminale. Le fond plat de la vallée est parcouru par une rainure sinueuse qui n'est pas visible depuis la terre.

Limitant en quelque sorte le plateau au nord, Montes Agricola [5] (les monts Agricola) est un massif de forme oblongue de 160 km de long.

Sur le plateau, on peut remarquer, Dorsum Niggli [6] dont la longueur est de 50 km, Herodotus Mons [7] (le mont Herodote) de 5 km de base et dont le sommet est illuminé par le soleil, le cratère Raman [8] de 11 km de diamètre, le craterlet Freud [9] de 3 km de diamètre ou encore le cratère Väisälä [10] de 8km de diamètre.

Au nord-nord-ouest d'Aristarque, Rupes Toscanelli [11], une crevasse de 70 km de long, s'étendant jusqu'au cratère Toscanelli de 7 km de diamètre. Au nord et à l'ouest de Rupes Toscanelli, on peut observer Rimae Aristarchus [13], un système de rainures s'étendant sur 120 km.

Prinz [14] est un vestige de cratère de 47 km de diamètre, envahi de lave. Son enceinte sud-ouest a totalement disparue. Au nord de Prinz, on peut voir une partie de Rimae Prinz [15], un système de rainures s'étendant sur près de 80 km.

Au nord de Rimae Prinz, le cratère Krieger [16], 22 km de diamètre, dont l'arène est remplie de lave. A cheval sur son enceinte sud, Van Biesbroeck, un cratère de 10 km de diamètre. Notez à quelques kilomètre à l'est de Krieger, Ruth et Rocco, deux craterlets de 3 et 4,4 km de diamètre respectivement.

A l'ouest du soulèvement d'Aristarque, Dorsa Burnet [17], un système de dorsales marines s'étendant sur plus de 200 km.


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Jacques-André Régnier