La nébuleuse annulaire de la Lyre (M57, NGC 6720) - 22 et 23 juin 2003, Chateaudouble (Drôme), France. Nexstar 5i (SCT 127 mm), Réducteur 6.3 Meade, léger tirage du fait de l'utilisation d'un flip-mirror, CCD Vesta Pro SC1. Compositage de 120 images posées 15 secondes et de 50 images posées 25 secondes chacunes (soit 50 minutes 50 secondes au total). Image à taille d'acquisition. Acquisition et traitement: AstroSnap, Iris et Photoshop.


Quelques explications...

Situé dans notre galaxie mais à près de 2300 années lumières de notre système solaire, la nébuleuse annulaire de la Lyre [1] (M57, NGC 6720) est souvent considérée comme le prototype des nébuleuses planétaires ("planétaire" désignant ici la forme de la nébuleuse et non sa qualité). La nébuleuse s'est formée, il y a environ 20000 ans, à partir de la nova (libération explosive de la couche externe d'une étoile en fin de vie, projetant à une vitesse de l'ordre du millier de km par seconde, une certaine quantité de gaz dans l'espace) de l'étoile centrale [2] qui lui a fait perdre une grande partie de sa masse. Les gaz éjectés alors continuent aujourd'hui de se propager dans l'espace à une vitesse voisine de 20 à 30 km/sec. Ces gaz forment une structure en anneau ayant un diamètre de 1,3 année lumière (12300 milliards de km) dans sa plus grande dimension.

Au centre de nébuleuse on trouve aujourd'hui les restes de l'étoile originelle devenue une étoile extrêmement chaude (75000 degrés) [2] et qui finira sa vie en naine blanche. Les couleurs de l'enveloppe sont le résultat de l'excitation des divers gaz qui la constitue par la lumière émise par l'étoile centrale. La région intérieure apparaît sombre parce qu'elle émet surtout dans les UVs, la partie visible de l'anneau dont la couleur dominante est le vert correspondant au rayonnement de l'oxygène et de l'azote ionisés, et enfin la partie extérieure montre le rayonnement rouge de l'hydrogène.

Concernant la forme de la nébuleuse, on pense aujourd'hui qu'il s'agit très probablement d'un véritable anneau (un tore) et non d'une coquille sphérique (ou ellipsoïdale) comme on le pensait à l'origine. Etant situés presque sur son axe polaire, si nous pouvions voir M57 depuis son plan équatorial, elle nous montrerait une forme très différente, sans doute similaire à la forme de la nébuleuse de l'Haltère (M27).


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Jacques-André Régnier