Plusieurs approches sont décrites dans la "littérature" pour répondre à cette question.
La formulation la plus claire est la suivante :
En pratique il faut chercher à conserver Δn < 1/4 pour avoir une image bien nette.
Ce qui donne les valeurs
numériques suivantes (pour λ = 0.55µ et Δn = 1/4) :
F/D |
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F - F' (µ) |
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F - F' (mm) |
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On constate donc plusieurs choses intéressantes :
Démontrons la formule introduite ci-dessus.
Considérons l'image d'un
point lumineux (une étoile) au foyer de l'instrument (voir Figure 1) en
lumière
monochromatique. Cette image
est le point de convergence d'une onde sphérique formée à partir
de la pupille d'entrée
de diamètre D ("l'entrée" du télescope). La surface de l'onde W ou le
"front d'onde"
(c'est à dire les points
de l'onde qui sont tous en phase) est donc un morceau de sphère dont le
rayon
est égal à la distance
focale F de l'instrument (au niveau de la pupille d'entrée).
La notion de distance "sagittale"
S (voir Figure 1) permet de mesurer cet écart :
les deux fronts d'onde sont
décalés de S - S'. Pour que l'image soit nette il faut réaliser
la condition S - S' = Δn
λ, ce qui conduit à une condition sur F - F' (qui mesure la défocalisation)
Le bon vieux Pythagore donne
F - S = racine(F² - (D/2)²) et de même F' - S = racine(F'² - (D/2)²)
en élevant au carré et
en tripotant un peu ces équations on arrive à la formule exacte :
F - F' = (S/2 - D²/8S) - (S'/2 - D²/8S') qui est absolument inutilisable telle quelle ……
Il faut donc ruser : on peut
approximer S par D²/8F si F/D >> 1 et de la même façon S' = D²/8F'
on obtient alors : Δn λ
= D²/8 (1/F - 1/F')
puis en simplifiant FF'
par F² on arrive à ce que l'on cherchait à démontrer :
Mais pourquoi (fichtre
!) la limite pour Δn est elle de 1/4 et pourquoi pas moins que cela ?
ou plus d'ailleurs ?
Et comment détermine-t'on ce résultat ?
Il faut alors considérer les effets diaboliques de la diffraction …….!
L'image d'un point lumineux
- c'est bien connu - n'est en fait pas du tout réduite à un point au
foyer
du télescope, mais forme
une tache plus ou moins baveuse entourée d'anneaux (la figure d'Airy).
Le rayon de l'anneau noir
qui délimite la tache centrale est idéalement (au foyer, sans aberrations
et sans turbulence) égal
à 1.22 λ (F/D).
Les images de deux points
lumineux de même intensité (deux étoiles) ne seront distinguables que
si les
centres des taches sont
au moins séparés d'une distance égale au rayon de la tache d'Airy
(ou même 85% du rayon disent
certains …).
Mais que se passe-t'il
(diantre !) en dehors du plan focal ? que devient l'image de l'étoile
ou
surtout l'image d'une
planète lorsqu'on défocalise ? (oui, nous brûlons de le savoir ...)
La Figure 2 représente une
coupe transversale donnant l'intensité (normalisée) de la tache d'Airy
et son
évolution en fonction de
la défocalisation Δn. On a également représenté une synthèse de l'effet
correspondant
sur une image de Jupiter
(original emprunté sur la liste, je ne sais plus à qui …) correspondant
à quelques
valeurs de Δn pour un télescope
de rapport F/D = 10 avec une ouverture de 254mm.
les images de synthèse sont
réalisées avec le remarque petit logiciel ABERRATOR trouvé sur Internet,
et les courbes obtenues
avec un programme personnel sur Maple.
Figure 4 : Vue en plan de
l'intensité lumineuse
dans le plan médian "horizontal"
pour une défocalisation comprise
entre Δn = -4 et Δn =
+4 longueur d'ondes
(image obtenue avec Aberrator)
Figure 5 : Répartition
de l'intensité lumineuse dans le plan
"horizontal" selon la position
de défocalisation